Projet en Inde, un petit message de Cécile Poulaine et des photos de Baramati en juillet 2009

La route de Pune à Baramati nous emmène au travers d’un paysage de campagne semi désertique. C’est la mi-août et les gouttes dans le ciel se font rares. La mousson est très timide voire inexistante et les indiens craignent la famine de 1972 qui a ravagé le Rajasthan. Les météorologues s’essayent à la danse de la pluie par des moyens technologiques coûteux, et qui n’ont pas encore convaincu… le ciel reste sombre mais sourd. Nous traversons le village de Baramati, 80.000 âmes parait-il, des universités et des hôpitaux de bonne qualité…

Le centre de Vanasthali nous ouvre ses portes et nous découvre ses murs joyeusement décorés. Il est 13h. Les enfants sont partis, c’est le temps des femmes… Certaines ont fait quatre kilomètres a pieds pour venir, d’autres 10 heures de bus. Institutrices, futures institutrices, ou coordinatrices, toutes viennent des alentours ou des 10 balwadis (école maternelle) accueillant une trentaine d’enfants chacun.  Aux babillages et aux cris des 100 enfants de maternelle du centre succèdent les rires et bavardages d’une cinquantaine de femmes. Ivresses de couleurs dans les chatoyants saris et les bijoux des femmes. Sous le vieux  tamarinier de la cour ou dans la salle de classe, des groupes de femmes discutent ou lisent. C’est un jour de formation pour les étudiantes qui dans quelques mois deviendront institutrices de maternelle. Certaines font partie de tribus nomades de la région. Devant l’assemblée qui s’est formée, elles témoignent. Intimidées pour la plupart, elles qui n’avaient jamais eu d’audiences aussi importantes jusqu’a présent!  Improvisant ou prononçant un discours soigneusement préparé, elles parlent de la confiance qu’elle ont acquise, de l’intérêt de la formation, de leur personnalité qu’elles apprennent à exprimer. A chacune d’entre elle, Nirmala pose des questions, les conseille… C’est aussi l’occasion pour les anciennes de se retrouver pour suivre leur formation mensuelle… Certaines présentent des chansons, en marathi ou en anglais. Des jeux d’enfants sont rangés dans des coins, un ordinateur aussi. Le coin toboggan et mur d’escalade de la cour de recréation sont silencieux cet après midi… mais ne doivent pas l’être souvent… aux murs de l’ecole-centre de formation-centre aéré, des peintures d’éléphant, de cygne, de girafe nous divertissent pendant que les femmes écoutent avec attention M. Abhay Shah, l’architecte du centre leur conter l’histoire de cette femme originaire de Californie, qui habita pendant deux ans au sommet d’un arbre pour sauver une foret menacée par des industries papetières. Courage, pugnacité, volonté…  L’histoire dispense sa morale et ses conseils. Un exemple pour leur rappeler également d’une éducation proche de la nature, idéalement prodiguée au pied d’un arbre, comme le souhaitait le grand poète bengali Tagore.

les femmes attentives à la formationla chanson

le groupe de femmes avec Nirmalaportrait