Éditorial

Turbulences climatiques et autres…

C’est le temps des vacances : l’été s’annonce une fois de plus chaud, très chaud avec des températures caniculaires sur tous les continents et des incendies dévastateurs tandis que d’autres luttent contre les inondations.

La conclusion de la COP 27 de Charm el-Cheikh, en Égypte s’est achevée aux dires des participants sur un accord historique :  l’adoption d’une résolution prévoyant notamment la création d’un fonds dédié pour financer les dégâts climatiques déjà subis par les pays « particulièrement vulnérables ».

Voulant être considérée comme une bonne élève, La France a organisé à Paris, les 22 et 23 juin, un sommet « pour un nouveau pacte financier mondial » en présence d’une cinquantaine de chefs d’État, censés concrétiser les idées nées de la dernière COP avant la prochaine qui se déroulera aux Émirats arabes unis  : il s’agirait de parler de développement, de lutte contre la pauvreté et de climat en tentant de renouer le dialogue nord-sud, dans un monde fracturé en s’engageant sur des mesures concrètes. Vaste programme…

Comme d’habitude, on a beaucoup parlé « gros sous » ; le président français a même appelé à une « mobilisation » pour mettre en place des taxations internationales sur les transactions financières, les billets d’avion et le transport maritime afin de financer la lutte pour le climat et contre la pauvreté. Le dernier jour du sommet a permis l’annonce de quelques accords de financement sans parvenir à un consensus pour réformer la finance mondiale au service du climat.

Il faut dire que les inégalités entre pays du nord, gros consommateurs d’énergie et pays du sud, beaucoup plus modestes ont une fâcheuse tendance à s’accroître. Ces derniers subissent les dérèglements climatiques de plein fouet, déclenchés par la fièvre consumériste de leurs voisins du nord.

Voici les mots d’Esther Duflot prix Nobel d’économie : À cet égard, les émissions responsables du changement climatique sont liées aux comportements des citoyens des pays riches. Les 10 % des pays les plus pollueurs dans le monde sont ainsi responsables de 50 % des émissions globales. Ils se trouvent essentiellement aux États-Unis ou en Europe. L’empreinte carbone d’un Américain est de 21 tonnes par an, elle est de 10 tonnes pour un Européen, mais seulement de1,6 tonne pour un habitant de l’Afrique subsaharienne.

L’épidémie de COVID a eu un impact très fort sur l’économie déjà fragile des pays en développement, la figeant dès mars 2020. Si les pays riches ont pu soutenir à bout de bras par des compensations financières les secteurs en manque d’activité, il n’en a pas été de même pour les pays pauvres dont l’économie n’est toujours pas repartie.

L’éclatement de la guerre en Ukraine, en février 2022, n’a rien arrangé, a occupé le devant de la scène et a suscité une mobilisation internationale pour venir en aide à ce pays agressé au cœur de l’Europe. Suite à l’invasion russe, plusieurs pays donateurs ont choisi de réduire leurs fonds pour le continent africain, afin de les réorienter vers l’Ukraine. Ainsi, l’aide totale destinée à l’Afrique en 2022, qui compte sept des dix crises les plus négligées du classement, a enregistré une baisse de 7,4 % par rapport à 2021. Les pays d’Afrique importateurs de blé ukrainien se sont trouvés bloqués dans leur approvisionnement. Ces jours derniers n’ont rien arrangé puisque la Russie a interdit de nouveau toute exportation de blé et bombarde le port d’Odessa.

Photographie bulletin 169Avec l’inflation, les taux d’intérêt remontent, ce qui accroît encore la dette des pays pauvres et l’on voit à nouveau l’extrême pauvreté (survivre avec moins de deux dollars par jour) progresser alors que depuis les années 1990, elle avait tendance à reculer… 

À Madagascar, les prix des denrées de première nécessité ne cessent d’augmenter, plongeant les familles dans une précarité encore aggravée par les catastrophes climatiques qui s’abattent sur les récoltes.

Pour un avenir commun vivable et respirable pour tous, il est urgent pour le bien de tous de ne pas se contenter de bonnes résolutions et de congratulations, mais de prendre des mesures concrètes qui tendent vers une sobriété partagée.

Nous vous souhaitons malgré tout un bel été, au frais…

PARTAGE SANS FRONTIÈRES


PÉROU

Photographie bulletin 169

Notre amie Christiane passe la main. À 69 ans elle prend une retraite bien méritée après des années d’un formidable travail d’équipe fondé sur le soin apporté à l’enfant et à sa famille au sein des bidonvilles. Cet engagement au plus près du terrain a permis la reconnaissance de l’enfant à part entière et non pas comme un adulte en devenir. Pendant toutes ces années, nous avons essayé d’apporter notre modeste contribution autour de projets novateurs : l’académie de coupe et coiffure, l’accompagnement des mamans adolescentes, la légalisation à l’État civil, la stimulation des jeunes enfants… Christiane a continué à initier des projets envers et contre tout dans un contexte politique parfois très difficile avec la menace du Sentier lumineux dans les années 1990, une instabilité gouvernementale endémique. Elle et ses équipes ont accompagné les populations oubliées des bidonvilles pour leur redonner une dignité et une possibilité de vie autonome. Nous sommes extrêmement reconnaissants d’avoir pu accompagner les équipes de Taller de los Niños pendant toutes ces années et nous les en remercions chaleureusement en espérant pouvant continuer ce chemin commun à l’avenir.

Photographie bulletin 169

BOLIVIE

Voyage de Thierry et Françoise Michalot :

Thierry et Françoise sont revenus d’un voyage en Bolivie qui leur a permis de retrouver leurs amis, de renouer des contacts et de rendre visite aux différents partenaires de Partage sans Frontières. Ils y sont restés un mois bien rempli.
Ils ont eu l’occasion de passer quelques jours à Tarabuco, où ils ont pu se rendre à l’hacienda et rencontrer les différents responsables.

Photographie bulletin 169

Le centre de formation fonctionne, soutenu par l’association Horizon 19 avec l’engagement sans failles de Michel Peyrat souvent présent sur place. Il s’organise afin de donner une complète autonomie au buen vivir, ce « bien vivre », fondement du projet. Il bataille depuis des années avec la municipalité de Tarabuco afin que celle-ci achète les bâtiments tandis que l’association resterait gestionnaire du projet collectif. Ils ont pu parler avec les responsables Wilson, salarié d’« Horizons 19 » supervise et met en place de nouveaux projets. Lourdes, diplômée en médecine traditionnelle, suit le projet autour de la médecine traditionnelle soutenu par PSF qui a financé l’aménagement du laboratoire aux normes afin qu’il puisse être homologué et acquérir une vraie légitimité. Les gens de la campagne continuent à se soigner de manière traditionnelle avec des onguents, des pommades à base de plantes.

Photographie bulletin 169

Thierry et Françoise ont aussi eu l’occasion de se rendre à la prison de Tajija, véritable ville, sorte d’immense bidonville ceint de quatre murs où s’entassent des prisonniers de droit commun avec une hiérarchie interne… Un quartier de haute sécurité est aménagé à part pour les détenus considérés comme les plus dangereux. Il y a quelques années, nous avions commandé de l’artisanat par l’intermédiaire de François Donnat, aumônier de la prison, les prisonniers essayant par ce biais d’améliorer l’ordinaire.
Leur périple les a amenés à El Alto pour rencontrer Doris et l’équipe de Luz de Esperanza avec les jeunes accueillis au centre. C’est une vie communautaire et autosuffisante fondée sur l’accompagnement des jeunes âgés de plus de 18 ans jeunes majeurs qui se trouvent privés d’aide publique. Ils peuvent ainsi finir leurs études ou suivre des formations courtes. L’État fournit l’alimentation de base (huile, farine, sel, sucre…) Partage sans Frontières participe à l’achat de viande et d’autres denrées alimentaires. Les légumes sont produits sur place, ce qui n’est pas sans poser certains problèmes, car le terrain, propriété de l’Église catholique est occupé illégalement par des habitants à qui un promoteur indélicat a vendu les lots. L’association a eu juridiquement gain de cause. Reste à faire appliquer la sentence d’expulsion…

Photographie bulletin 169

MADAGASCAR

Ambatofotsy :

Quelques nouvelles de la vie du centre qui a pu enfin réorganiser sa fête annuelle : « Aujourd’hui, moi, Sœur Berthe Marie vient pour vous partager ce que nous avons vécu, il y a deux mois.
Premièrement, concernant la fête du Centre social.
Rappelons qu’il y a un mois, le 22 au 23 avril, nous avons fait la fête (kermesse) du Centre social. Nous remercions Dieu, car elle a été bien passée.
J’ai dit que c’était bien passé. D’abord, ce n’est pas la question de bénéfice, mais c’est au sujet du partage de joie. Les gens d’Ambatofotsy ont la joie de participer volontairement à cette fête et ils ont partagé beaucoup de joie avec les familles de Centre social. C’est une occasion pour eux aussi de faire la détente.

Photographie bulletin 169

Les familles du centre ont également vécu dans l’allégresse, car depuis l’année 2020, elles n’ont pas pu effectuer la kermesse à cause du COVID.
Pour les deux jours de fête, il y avait la pluie. Heureusement qu’elle ne tombe qu’à 17 h et pendant quelques minutes. Malgré cela, nous avons eu 400 € comme bénéfice. Avec ce bénéfice, nous pouvons augmenter le poids de paddy que nous achèterons dans un mois.
À part cela, comme dans le monde, c’est l’inflation. Le prix des Produits de première nécessité ne cesse d’augmenter ainsi que les légumes. Actuellement, le kilo de carottes est 3 000 Ar et les pommes de terre 2800 Ar. À cause de l’inflation, les gens qui vivent dans la situation de pauvreté augmentent en nombre.
Par conséquent, cette année, beaucoup des enfants et des jeunes quittent les écoles, surtout, ceux qui habitent en ville. Ils vont chercher des choses à vendre pour avoir l’argent tout de suite parce qu’ils n’ont pas de terrain à cultiver.
Par contre, pour le paddy, le prix d’un kilo ne change pas beaucoup parce que la culture du riz donne beaucoup à cause de la pluie qui est tombée beaucoup cette année. En général, tout ce qui a planté donne beaucoup de rendement. Actuellement, les cultivateurs mangent leurs produits, ils ont pu moissonner le riz de la rizière. Par suite cela, chaque jour, beaucoup des gens viennent chez nous pour faire piler le riz à notre machine décortiqueuse. Pendant ce mois de mai, nous n’avons pas besoin d’acheter de son pour nos porcs parce que la plupart des gens laissent le son quand ils font piler le riz chez nous. Cela améliore le budget du centre.
Au contraire, la machine broyeuse n’a pas encore fonctionné parce que je n’ai pas eu encore de temps pour acheter le moteur parce que j’étais encore occupée par la fête du Centre social, surtout la préparation. À part cela, demain, nous allons encore célébrer la fête de notre école. Malgré cela, nous avons déjà regardé et vérifié la machine broyeuse si jamais, il y a des choses à réparer là-dedans parce qu’elle n’a pas fonctionné depuis 2019. Nous l’avons nettoyée aussi et maintenant, elle est prête à accueillir à nouveau son moteur. Pour le nouveau moteur, nous allons prendre le temps pour l’acheter avant la fin de mois de mai.
En ce qui concerne les élèves, ils vont prendre le repos dans un mois, car l’année scolaire 2022-2023 terminera le 24 juin. En ce moment, ils sont en train de préparer l’examen final.
Pour les élèves que nous occupons au centre, cinq filles vont passer à l’examen CEPE qui aura lieu le 22 juin. Trois, dont une fille et deux gars, pour le BEPC du 5 au 8 juillet et un gars pour le bac qui aura lieu quinze jours après le BEPC. On souhaite “Bonne chance” pour tous. »

 

Morondava :

Sœur Adeline nous a donné des nouvelles concernant l’aménagement de la salle de kiné pour les handicapés. Elle nous a fait parvenir également copie de toutes les factures. C’est une grande satisfaction de voir cette salle toute pimpante et tellement utile pour la rééducation des handicapés.
« C’est avec une immense de joie que je viens par cette présente vous donner quelques nouvelles du foyer des enfants handicapés Namahora Morondava.

Photographie bulletin 169

Tout d’abord, nous tenons à vous informer que nous avons accusé réception de la somme de 2400 euros, équivalent à la somme de 10 394 835 ariarys du fait le taux d’échange était en ce moment 4336 ariarys pour 1 euro. Nous vous remercions de tout cœur, ainsi que vos collaborateurs. Grâce à vos dons, nous avons pu réaliser l’amélioration de la salle de kiné, de la salle d’atelier (salle d’appareillage) ainsi qu’une petite réserve. Notre objectif est atteint. Nous avons pu soigner et rééduquer respectueusement les personnes en situation de handicap physique et mental.
Nous vous en sommes infiniment reconnaissants. Nous sommes courageux pour continuer la mission de la congrégation “Sœur Jeanne Delanoue”. L’association Partage sans Frontières est un grand réconfort pour nous.
Voici le déroulement de notre travail : la semaine du 2 au 5 mars, nous avons assuré la commission en achetant les outillages comme les carreaux, les peintures, les ciments ainsi que le débarrassage des matériels du centre. 
La semaine du 8 au 16 mars, les ouvriers ont essayé de mettre en place les carreaux, ont assuré la peinture dans la salle de kiné. 
La semaine du 19 au 29 mars, les ouvriers ont fait le dallage, la peinture de la salle d’appareillage.
La semaine du 1er avril au 17 avril, ils ont assuré l’entretien de la salle de réserve (petite réserve), l’entretien de vitre, de la fenêtre et de la porte. 
Chers partenaires, nous sommes très encouragés et reconnaissants de vos dons, les personnes en situation de handicap de Morondava sont bien servies et respectueuses. Nous avons vécu ensemble la solidarité et la fraternité universelle en réalisant la parole de Jésus : “Tout ce que vous avez fait à l’un petit, c’est à moi que vous l’aviez fait.” Matthieu 25
Vos dons apportent une meilleure condition de vie à toutes les personnes handicapées. Au nom du foyer des enfants handicapés, je vous redis MERCI infiniment. »

Ny Aïna :

Photographie bulletin 169Le centre de santé fonctionne à plein, venant en aide aux familles nombreuses sans ressources, s’occupant des malades qui n’ont pas les moyens d’aller à l’hôpital… Juliette travaille en collaboration avec le docteur Joire qui s’occupe des enfants dénutris, le tout avec l’aide des Enfants de Madagascar et la participation ponctuelle de Partage sans Frontières qui finance en partie le fonctionnement du centre et le salaire d’un infirmier.

Les Enfants de Madagascar :

Jean-Michel Bourrel accompagné des membres de son association vient de rentrer de la Grande Île et va envoyer un rapport. L’école maternelle de deux salles de classe est achevée et meublée. Elle sera opérationnelle en septembre, mais déjà les inscriptions se bousculent. C’est une très bonne nouvelle et démontre s’il en était besoin les manques criants dans le domaine de l’éducation et de l’apprentissage. Le programme de nutrition dans le grand sud se poursuit avec évidemment beaucoup trop de demandes à satisfaire. Il est difficile d’effectuer des choix parmi les enfants à traiter, nourrir et soigner. Il nous écrit en date du 27 juin :  … « Sur l’île rouge, la situation économique est préoccupante, peu d’emplois stables, de nombreuses entreprises ont fermé, suite à la pandémie, une inflation importante ne permet pas d’avoir une visibilité sur l’avenir. L’insécurité générée notamment par la pauvreté est un facteur non négligeable dans le développement et la vie quotidienne en est impactée.
Les projets 2022 sont achevés et contrôlés… Le programme de nutrition 2023-2024 dans le grand sud de Madagascar est en cours. Des améliorations importantes sur la santé et la nutrition de plusieurs enfants ont permis de les remplacer par d’autres en situation critique. »

 

LA VIE DE L’ASSOCIATION

Les manifestations passées :

22 avril 2023 : marché Les jardins de Cocagne, 182 €
22-23 avril 2023 : marché de printemps, Chabeuil, 3609 €
30 avril 2023 : marché de printemps, Mornant, 1372 €

Les manifestations à venir :

1 octobre 2023 : stand au marché des créateurs de Saint-Martin-la-Plaine (42)
14 octobre 2023 : concert de la chorale de Soyons au temple de Châteaudouble (26)
25 novembre2023 : marché de Noël, temple de Bourg-lès-Valence (26)
25 novembre 2023 : participation au salon des solidarités de Saint-Péray (07)

Les finances :

Nous constatons à fin juin un déficit de 34 285 € contre 27 606 € l’an passé et 22 221 € en 2021. Nous pourrions donc considérer que la situation financière est bien plus mauvaise que les années précédentes. Il n’en est rien et tout cela s’explique. En effet, les produits sont les plus élevés depuis 5 ans, soit 25 139 € (plus 8 % par rapport à 2022) grâce aux activités menées par les différents groupes constituant Partage sans Frontières. Mais alors que se passe-t-il ? Nous avons financé pour 49 400 € de projets soit 14 % de plus que l’an dernier (plus 6100 €). Les charges courantes sont un petit peu plus importantes, mais restent contenues. Nous avons choisi de relever le défi de la solidarité et d’aller au-delà de nos capacités moyennes de financement 42 900 €. C’est un choix qui nous engage, vous et nous, et nous espérons bien équilibrer en fin d’année.

SOUTENIR LES ACTIONS DE PSF

C’est participer à une aventure humaine de 42 ans de solidarité active, efficace et concrète.
C’est faire un don, la totalité des dons reçus va au financement des projets. Ils sont fiscalement déductibles. C’est possible en ligne aux adresses suivantes :
http://www.partage-sans-frontieres.org/partage_sans_frontieres_don_en_ligne.html
https://www.helloasso.com/associations/partage-sans-frontieres
Vous pouvez même établir un prélèvement mensuel.
C’est nous acheter des produits issus du commerce équitable : café, confitures, chocolat…
C’est s’engager à tenir un stand, à organiser une soirée de rencontre, à participer au conseil d’administration pour les plus motivés.
C’est parler de Partage sans Frontières à vos voisins, vos connaissances.
C’est nous soutenir sur les différents réseaux sociaux.

Nous comptons sur vous, notre avenir en dépend !

IBAN : FR16 2004 1010 0701 4350 8K03 857

BIC : PSSTFRPPLYON

 

Nous comptons sur vous, notre avenir en dépend !

IBAN : FR16 2004 1010 0701 4350 8K03 857
BIC : PSSTFRPPLYO